Newsletter 57 – Pour relever des défis impossibles : les synergies bienveillantes

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relever des défis impossibles

 

Les projets des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et la restauration de Notre-Dame illustrent comment un leadership fort et des synergies bienveillantes permettent de faire face à des défis complexes. Ces exemples montrent que réussir l’impossible, en entreprise comme dans d’autres domaines, n’est pas uniquement une question de stratégie ou de compétences techniques. Il s’agit avant tout que l’intelligence collective et le respect mutuel créent un terrain fertile pour l’innovation et le dépassement de soi. En mettant l’accent sur la collaboration bienveillante, il est possible de transcender les défis les plus ambitieux.

Trop disaient qu’on n’y arriverait jamais

La France aura relevé en 2024 deux véritables défis que beaucoup disaient impossibles : organiser cet été en plein Paris les Jeux Olympiques puis Paralympiques, et rouvrir le 8 décembre la cathédrale Notre-Dame de Paris ravagée par un incendie il y a cinq ans.

La réussite de ces deux immenses chantiers est encourageante.

La façon dont ils ont été menés est susceptible d’être particulièrement instructive, voire inspirante, pour toutes les entreprises qui se heurtent quotidiennement à tant d’obstacles.

La mentalité notoirement râleuse des Français mène bien souvent au dénigrement systématique de toute ambition qui ose s’afficher. Mais la liesse déclenchée par ces XXXIIIème Olympiades a également démontré leur capacité d’enthousiasme collectif.

Quelles sont les meilleures conditions internes pour que ces entreprises puissent relever des défis qui sont a priori perçus comme impossibles à réaliser ?

Face à des projets complexes ou à des transformations organisationnelles majeures, parfois perçus comme inatteignables, il est essentiel d’afficher une ambition qui fasse sens pour chacun (et pas uniquement une progression de la part de chiffre d’affaires ou une réduction des coûts !) pour inciter au dépassement. Il est tout autant nécessaire de favoriser un environnement où chaque employé se sent impliqué dans la réussite collective en pouvant visualiser son rôle dans une chaîne d’acteurs et sa contribution et utilité pour le « client » final dont le besoin est clairement perçu.

 

À bon leadership rien d’impossible

Pour la restauration de Notre-Dame comme pour les Olympiades 2024, tous les témoignages s’accordent sur la condition préalable sine qua non rien n’aurait pu aboutir, à savoir un leadership convaincant et entraînant, qui s’impose rapidement parce qu’il sait mobiliser, fixer le cap, organiser, cadrer et faire coopérer : celui de feu le général Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale, et celui de Tony Estanguet, président du Comité d’organisation des JO Paris 2024.

Autrement dit, à bon management, rien d’impossible.

Dans la menée de ces projets colossaux, qu’ont-ils démontré ?

Process, tableaux de bord, matrices en tous genres et plannings sont le socle de lancement de projets complexes et ambitieux.

Pour autant, sans un chef d’orchestre absolument convaincu du succès à venir, disponible, à l’écoute (des aspirations et des craintes) et respectueux (des compétences et des individus), les outils de suivi de projet et les objectifs ne sont que des outils mécaniques qui cartographient les conditions matérielles de réalisation en ignorant la psychologie, la force de l’esprit pour se dépasser et l’acceptation du changement à l’heure de prendre des risques en sortant de sa zone de confort.

L’énergie, la détermination, la vison stratégique et la considération bienveillante et exigeante des équipes sont clés pour le leader en charge de mobiliser le collectif vers un objectif perçu d’emblée comme impossible.

 

Sortir de l’impasse des contraintes contradictoires

Il s’agit aussi de sortir de l’impasse dans laquelle toute entreprise est menacée de se fourvoyer quand les contraintes d’une partie de ses acteurs s’affirment comme totalement contradictoires aux contraintes d’une autre partie de ses acteurs.

Contraintes de temps, de ressources, de savoir-faire, de respect des lois fixées par la nature ou par les Hommes et qu’il serait trop dangereux de transgresser…

Deux exemples parmi tant d’autres : on peut imaginer la tête des responsables des travaux à mener pour rebâtir la voûte effondrée de la cathédrale quand les conservateurs du patrimoine leur ont annoncé que ce qui gisait au sol n’étaient aucunement des débris à déblayer au plus vite mais des vestiges archéologiques qui devaient être relevés et stockés avec le plus grand soin (ce qui fut fait).

On peut tout autant imaginer l’incrédulité des services chargés de la sécurité de la Nation quand ils ont appris que la cérémonie d’ouverture des JO se déroulerait sur la Seine et ses rives plutôt que dans un stade : une pure folie…

Chacun a dû admettre les contraintes de l’autre sans faire des siennes une objection incontestable qui assassinerait le projet.

Dans une organisation, cela arrive fréquemment entre des départements comme les ventes et la production, où les objectifs de rentabilité peuvent entrer en conflit avec les impératifs de qualité ou de délai.

Pour sortir de cette impasse, il est essentiel de mettre en place des espaces de dialogue entre les différentes fonctions de l’entreprise et d’identifier des compromis qui ne compromettront ni la qualité ni la rentabilité.

Par exemple, l’adoption d’une méthodologie Agile permet de revoir les priorités de manière continue, tout en encourageant la collaboration interservices.

Des « Vis ma vie » permettent de comprendre concrètement les objectifs, moyens et contraintes de l’autre. Des méthodes d’innovation (Design Thinking, Hackathon, Lean Startup…) de benchmark avec d’autres métiers ou secteurs d’activités sont aussi sources de créativité pour déjouer les conflits d’intérêts.

 

Générer des synergies bienveillantes 

Dès que les différents types d’acteurs d’une entreprise conviennent qu’ensemble, on trouvera, parce qu’on le veut, comment dépasser les contraintes pour passer du projet à sa réalisation, le champ des possibles s’ouvre, de façon parfois éblouissante.

La fameuse « forêt » de Notre-Dame l’illustre particulièrement bien. Au lendemain de l’incendie, bien des détracteurs ont proclamé qu’il serait impossible de la reconstruire cette charpente, pour de multiples raisons (manque de chênes, de plans originaux, de savoir-faire anciens…).

De la même façon, il a fallu une somme considérable de synergies bienveillantes, au prix du dépassement des oppositions politiques, pour faire de Paris 2024 le succès qu’on connaît.

En entreprise, dans le cadre d’un projet complexe comme le lancement d’un nouveau produit, la coordination entre le marketing, la recherche & développement et la production est cruciale.

Des solutions opérationnelles comme la mise en place d’équipes-projets transversales ou d’ateliers collaboratifs et d’intelligence collective permettent de maximiser ces synergies.

L’écoute des résistances, les techniques de médiation peuvent être utiles pour faire émerger une conscience commune à l’intérêt de coopérer et permettre à chacun de trouver son motif de fierté.

Des visites clients/terrain amènent à prendre conscience de façon plus aigüe des besoins et de l’impérative nécessité de coopérer en interne pour les satisfaire.

Feedback, reconnaissance des efforts individuels et collectifs, team-building, célébration régulière des succès et analyse constructive des échecs renforcent non seulement l’efficacité, mais aussi la fierté et l’engagement des employés dans la réalisation d’objectifs ambitieux perçus dans un premier temps comme impossibles.

 

Êtes-vous un releveur de défis qui s’ignore ?

Et vous ?

Favorisez-vous les synergies bienveillantes et votre entreprise s’emploie-t-elle a bien vous faire comprendre celles dans lesquelles votre activité s’inscrit ?

Avez-vous conscience que vous êtes comme l’un ou l’une de ces charpentiers, modélisateurs numériques, tailleurs de pierre, chercheurs, vitraillistes, grutiers, échafaudiers, cordistes voltigeurs, plombiers zingueurs, etc. œuvrant à la réouverture d’une cathédrale réparée et même embellie, ou bien comme l’un des acteurs du projet Paris 2024, qui ont fait aboutir une manifestation sportive qui nous tire tous vers le haut ?

Vous arrive-t-il parfois de ressentir la joie et la fierté de ces hommes et femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice-entreprise mais qui savent aussi ce qu’ils doivent aux autres contributeurs avec qui ils ont positivement coopéré ?

Qu’est-ce qui l’a suscité pour vous ? et comment pouvez-vous le reproduire ? l’entretenir sur la durée ?

 

 

 

Pour aller plus loin…

notre dameNotre-Dame : le chantier du siècle (3 épisodes) : 

La quête de la hauteur  | L’harmonie des forces | La fabrique du sacré

Sur l’incroyable mobilisation de la filière bois :

Les racines de Notre-Dame de Paris : l’histoire de la restitution à l’identique de la charpente

Sur la restauration de « la forêt » de Notre-Dame :

Rebâtir Notre-Dame de Paris

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