Newsletter 55 – Les Jeux Olympiques peuvent-ils inspirer l’entreprise ?

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Les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 en France peuvent inspirer les entreprises à adopter des valeurs de loyauté, d’éthique forte, et d’inclusion, tout en favorisant un environnement de travail équilibré, coopératif et éco-responsable. En reconnaissant, valorisant et célébrant les talents individuels et collectifs, les entreprises renforcent le sentiment d’appartenance et la motivation de leurs employés. L’esprit des Jeux, où l’important est de participer et de collaborer, peut guider les entreprises vers une réussite collective et éthique, où le lien, l’équilibre et le dépassement de soi sont des leviers clés.

Se battre pour gagner

Il serait logique que cet événement d’audience mondiale inspire l’entreprise puisque, comme le sportif, celle-ci doit elle aussi « se battre pour gagner » en conquérant un marché pour son produit ou son service finement mis au point.

Certes ce parallèle est à nuancer en externe où la compétition, dans une économie globalisée, conduit parfois à une concurrence déloyale (contraintes sanitaires inégales, position dominante…) alors que l’Olympisme exclut la triche.

Si ce principe fort de loyauté et de respect des règles peut guider une éthique des affaires (sans naïveté excessive) il n’en reste pas moins qu’en interne, l’idéal des Jeux peut inspirer le management.

 

Des valeurs exemplaires

L’entreprise a tout à gagner à se reconnaître dans bien des aspects de l’Olympisme.

En prônant une éthique forte, elle se mue en entreprise à mission qui assume sa responsabilité sociétale. En pratiquant l’inclusion, notamment des personnes en situation de handicap si glorieusement représentées par les champions paralympiques, elle affirme son respect des personnes dans leur diversité. Les valeurs de loyauté, de transparence et d’intégrité sont à incarner au quotidien.

La fameuse trêve olympique trouve son équivalent dans les organisations qui promeuvent la paix et l’unité en instaurant un climat de coopération, de cohésion et de partage.

Dans la mise en place de politiques de QVT, de télétravail, d’équilibre vie-pro/vie perso, celle-ci cherche à créer les conditions d’un plus juste équilibre qui permette à chacun de bénéficier d’un rythme favorisant le fameux « mens sana in corpore sano » et de réduire les risques de burnout produit par une suractivité stérile et épuisante, une agitation mentale excessive et/ou des egos qui ont perdu tout recul.

Le bon accompagnement des collaborateurs en difficulté peut trouver des illustrations édifiantes dans la résilience de tant de sportifs qui sont tombés mais ont su se relever. Mais évidemment, la valeur phare commune aux Jeux et au management qui sait motiver et donner sens aux objectifs, c’est le dépassement de soi.

 

Pour un collectif entreprise qui s’identifie à ses talents individuels

Ceux qui concourent aux Jeux bénéficient, entre sportifs de haut niveau, d’une saine émulation que l’entreprise peut elle aussi insuffler.

Dans la recherche de l’excellence, toute baisse de niveau est une opportunité pour se remettre en question, accepter le feed-back, réviser les priorités, persévérer dans l’effort pour progresser sans cesse.

Mais quand le succès est au rendez-vous, le collectif « entreprise » et l’individu qui le sert avec brio ne font-ils qu’un ?

Revenons sur les Jeux Olympiques antiques, créés il y a 28 siècles pour durer un millénaire…

Quand un athlète s’illustrait par la victoire, son prestige rejaillissait sur la cité-État dont il était originaire. En cela, la Grèce antique jetait les bases d’une mentalité nouvelle, celle du talent individuel qui accoucha de la raison avec les philosophes présocratiques, précurseurs de la science occidentale, puis de la démocratie athénienne.

Dans les empires moyen-orientaux voisins, les sujets devaient se soumettre à leur souverain divinisé comme les étoiles tournent autour de l’étoile polaire sans jamais faire le moindre écart.

La Grèce antique est la première culture à s’intéresser aux « astres errants », à savoir ces planètes qui se distinguent par leurs mouvements désordonnés au départ incompréhensibles. Elle a rendu possible que la singularité individuelle, loin de menacer le collectif, l’enrichisse de son talent personnel.

N’est-ce point ce que l’on ressent encore aujourd’hui quand un champion médaillé s’émeut de voir monter les couleurs et retentir l’hymne de son pays ?

En l’emportant pour soi-même, il fait gagner toute sa nation. Fort de l’exemple olympique, l’entreprise doit se demander si, à chaque défi gagné, dans chaque secteur, elle célèbre suffisamment ses héros du quotidien au travers de moments forts, ce qui revient à renforcer le sentiment d’appartenance de tous.

 

« L’important, c’est (aussi) de participer »

Durant les Jeux, il n’y a évidemment de vainqueurs que parce qu’il y a aussi des perdants.

Le gagnant sait que s’il l’a remporté, c’est grâce aux adversaires qui l’ont challengé et, tout autant si ce n’est plus, grâce à tous ceux qui l’ont précédemment préparé à son exploit.

Dans ces derniers, on reconnaîtra les fonctions-supports qui, elles aussi, gagnent à être soigneusement associées aux victoires.

Elles illustrent bien la phrase de Coubertin : « L’important est de participer », pour peu que l’entreprise salue leur contribution à la performance de leurs collègues, ceux dont le talent fut bien détecté, accompagné et promu.

Et vous ? Quel défi envisagez-vous de relever en champion ou championne ? Êtes-vous prêt(e), si votre entreprise joue le jeu – en l’occurrence l’esprit des Jeux Olympiques – à vous battre pour faire gagner un projet d’entreprise et plus globalement de société qui aurait du sens et fière allure ?

 

Pour aller plus loin…

le sport pour inspirer l'entrepriseComment le sport peut inspirer l’entreprise, de Hubert Ripoll et Patricia Paranque, 2023, Enrick B. Éditions.

Pour réaliser cette étude, la Fondation a opté pour une posture inédite en sortant d’une vision du temps de travail strictement quantitative au profit d’une analyse plus complète sur les quatre vécus du temps : maîtrisé, régulé, élastique ou subi.

 

 

 

la lumiere du bonheurLa Traversée des temps – Tome 4 – La Lumière du bonheur, de Eric-Emmanuel Schmitt, 2024, Editions Albin Michel.

Eric-Emmanuel Schmitt explore dans « La Lumière du bonheur », quatrième tome de « La Traversée des temps », les dilemmes de Noam en Grèce antique. Le roman suit son intégration à Athènes et sa quête de citoyenneté pour participer pleinement à la vie de la cité. Entre rencontres historiques avec Aristophane, Socrate et Hippocrate, ses expériences à Olympie lors des premiers Jeux olympiques, et son voyage aux sources de notre civilisation, Noam navigue dans une époque riche en termes de philosophie et principes démocratiques.