Newsletter 47 – Reprendre le contrôle de sa vie
(Re)conquérir la conscience de soi
Sans conscience de soi, il devient difficile d’éviter le surmenage et les coûteuses erreurs dans les prises de décision stratégiques, qu’elles soient individuelles et professionnelles.
Elle seule et l’hygiène de vie qu’elle dicte parviennent à endiguer l’érosion de notre capacité d’attention et à fortifier notre tolérance à l’inévitable frustration, qui ne se dépasse qu’au prix de l’effort.
Il s’agit d’interrompre la fuite en avant vers toujours plus de superficialité, comme en témoigne le fait qu’aujourd’hui en entreprise, les experts, qui veulent approfondir avant d’agir, finissent par passer pour de « lents besogneux rigides » !
Pour ce faire, il importe que chacun récupère son temps de cerveau personnel afin d’exercer son libre arbitre et d’agir en conscience large et profonde.
Comment faire ? « Débranche tout, revenons à nous ! », faisait chanter Michel Berger à France Gall en 1984.
Dans le temps privé, il convient de se déconnecter vraiment en rentrant chez soi (95 % des cadres avouent penser toujours à leur travail en soirée), de s’accorder des vrais moments de pause, voire de retraite, qui désintoxiquent des incessantes sollicitations extérieures et permettent ainsi se retrouver. Certains loisirs, comme la marche ou la méditation, permettent mieux que d’autres de faire un vide qui remet ensuite tout à sa juste place.
« Connais-toi toi-même ! », préconisait Socrate. Cela englobe la prise de conscience réflexive de son mode de fonctionnement et l’observation distanciée de ses émotions qui, pour être réellement éprouvées, n’en sont pas moins souvent mensongères et donc à maîtriser et analyser.
Se questionner sur le déroulé machinal de nos réactions démultiplie notre capacité d’apprentissage en tirant de fructueux enseignements des difficultés traversées.
Se connaître, c’est enfin découvrir et valider ses propres valeurs et aspirations, pour ensuite mieux identifier les environnements qui leur seront propices.
Une culture de l’urgence pas toujours pertinente
Dans le temps professionnel en entreprise, c’est la culture de l’urgence qu’il faut savoir relativiser, en dépit de sa forte pression.
Distinguons bien ce qui est urgent ET important, faisons préciser les délais et négocions-les pour plus de réalisme.
Affirmons qu’il n’est pas possible de continuer à « faire tout bien », alors que la charge ne cesse de croître et qu’on n’a plus le temps matériel nécessaire, car il a été établi que c’est là un ticket-aller direct pour le burn-out, sans garantie de retour.
Osons anticiper dans notre planning des plages « pour soi », adoptons et faisons vivre une politique de gestion du temps respectueuse des personnes et proscrivons l’enchaînement non-stop de réunions, qui empêche non seulement de respirer mais aussi de s’en approprier et en digérer le contenu.
Revendiquons de prendre le temps de définir les vraies priorités auxquelles chacun doit se tenir et d’identifier les habitudes de travail inefficaces.
On en récoltera de l’apaisement et plus d’ouverture d’esprit, de quoi élargir notre vision du monde…
Auquel de ces actes de résistance êtes-vous disposé(e) pour gagner en justesse et en sérénité ? Et redevenir le pilote à bord de vous-même ?